Quelle est la place des émotions dans notre vie ? Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle et qu’est-ce qu’elle permet ?
Faisons un bond rapide dans le passé : les émotions ont longtemps été considérées comme néfastes. A l’inverse, la raison a toujours été valorisée, à l’instar du « je pense donc je suis » de Descartes.
Ce n’est qu’à partir de la fin du XXème siècle, que les scientifiques se sont intéressés aux émotions. Il s’agissait, pour eux, de les penser et de les théoriser sous la forme d’intelligence.
Penser les émotions en une intelligence à part entière
La notion d’intelligence émotionnelle se définit par la capacité à identifier, comprendre, maitriser et exprimer ses propres émotions. C’est aussi la capacité à percevoir et traduire les émotions chez l’autre.
Cette aptitude a été théorisée à partir des années 90, par deux psychologues nord-américains, Peter Salovey et Jack Mayer. Puis, Daniel Goleman, psychologue et journaliste scientifique, s’est inspiré de leurs travaux et a affiné le concept. Trois grands aspects s’en dégagent :
- Identifier et comprendre les émotions chez soi comme chez l’autre
Connaître ses émotions, appréhender leurs mécanismes, leurs causes et leurs conséquences. C’est autant saisir son fonctionnement émotionnel que d’en mesurer l’effet sur les autres.
- Maîtriser ses émotions
La compréhension des émotions entraîne une plus grande facilité à les réguler. Cela permet de créer un équilibre émotionnel où le jugement est suspendu et la réflexion trouve sa place, précédant l’action. Il s’agit ici de pouvoir autogérer ses émotions.
- Mise en relation de ses émotions dans son environnement
Après avoir identifié ses émotions, les avoir maîtrisées, il s’agit de les percevoir chez les autres. L’empathie est nécessaire, à cette phase-là. Elle permet de se mettre à la place de l’autre pour pouvoir en comprendre son ressenti et, ainsi, adapter son propre comportement et ses paroles à la structure émotionnelle d’une personne.
Que permet l’intelligence émotionnelle ?
Plus d’objectivité dans ses choix dans sa vie perso, au travail…
Avoir la capacité de gérer ses émotions, c’est l’assurance d’une plus grande confiance en soi. Connaître son fonctionnement émotionnel permet d’être plus productif dans son travail, par exemple. En effet, savoir repérer les situations, qui peuvent être problématiques, aide à ne pas être trop déstabilisé, voire pas du tout. Ainsi, la réflexion n’est pas bousculée par des émotions trop fortes.
Maintenir de bonnes relations avec ses différents entourages : pro/amical/familial…
L’intelligence émotionnelle entraîne une meilleure estime de ses ressentis, de ses forces et de ses doutes. Prendre sa place dans l’entreprise ou dans son cercle d’amis s’en trouve facilitée ! De fait, il en résulte une plus grande appréhension et maîtrise de soi mais, des autres aussi. Ainsi, se comprendre, c’est aussi comprendre le fonctionnement de notre entourage et pourvoir interagir avec lui plus harmonieusement.
Résoudre des problèmes plus rapidement : prise de décision plus facile
Emotions et raisons interagissent constamment dans notre cerveau. Ecouter et accepter ses émotions permet de les intérioriser rapidement. De fait, avoir conscience de son ressenti devient une phase pivot, à partir de laquelle, prendre du recul devient facile et laisse la place à la réflexion, pour une prise de décision apaisée et rationnelle.
Comment développer son intelligence émotionnelle ?
L’intelligence émotionnelle commence avec soi-même
Il est nécessaire au préalable, d’identifier les situations anxiogènes et déconstruire les mécanismes d’apparition du stress, d’angoisse ou de colère. Cette compréhension peut être possible à la lecture d’ouvrages sur le sujet, notamment ceux de Christophe André. Être accompagné d’un coach permet le regard d’un tiers, en toute bienveillance. Enfin, se former peut s’avérer utile car autant s’écouter qu’exprimer ses émotions ne sont pas des compétences naturelles.
Améliorer son bien-être, le sentiment de soi
Revenir sur des situations qui nous ont causé une forte émotion peut servir aussi à identifier l’élément déclencheur et à le contextualiser dans sa vie : à quoi fait-il écho ? L’analyse effectuée permet de définir ses réactions probables mais aussi ses besoins pour ne plus avoir à être confronté à une émotion aussi forte. De fait, son bien-être s’en trouve amélioré, ce qui ouvre la voie à un futur épanouissement.
Accompagner les autres
L’intelligence émotionnelle sert un métier en particulier, celle de manager. En effet, être appelé à diriger des personnes implique de prendre en compte leurs émotions. Cet aspect ne peut être efficace que, si, au préalable, le manager a conscience de son propre ressenti et de ses réactions dans différentes circonstances. En conséquence, le métier de manageur revient à, d’abord, savoir se diriger soi-même pour mieux diriger les autres.
Pour aller plus loin sur le sujet : « L’intelligence émotionnelle » – Daniel Goleman