Au cours de notre vie, nous sommes tous confronté.e.s à des changements, plus ou moins grands, plus ou moins choisis et plus ou moins faciles à intégrer.
Que ce soit la perte d’un proche, la fin d’une relation, le départ d’un collaborateur ou un changement d’organisation dans l’entreprise… tout processus de changement implique deux grandes phases :
- Phase descendante : deuil d’un fonctionnement ou d’une situation passée
- Phase ascendante : intégration du nouveau fonctionnement ou de la nouvelle situation
En ce sens, le processus de changement est souvent associé au processus de deuil. En 1969, Elisabeth Kübler-Ross, psychiatre suisse, a modélisé les différentes étapes de la courbe de deuil.
Les différentes étapes
- Choc : c’est le moment de l’annonce. Cela entraine parfois un temps de sidération, qui peut aller de quelques secondes à plusieurs minutes, mais il s’agit généralement d’une période courte.
- Déni : c’est une sorte de refus de prise de conscience. Cela permet d’éviter de commencer le processus de deuil. Le déni est d’autant plus fort qu’il touche à quelque chose d’important. Pensées types : « Ce n’est pas possible ! » ; « Ce n’est pas vrai ?! » ; « C’est une blague ? »
- Colère : c’est la phase où l’on fait face à la réalité, mais qu’on ne peut pas accepter. Cela entraine généralement un sentiment d’injustice et de colère. Il n’est pas rare de se mettre en posture de victime et de chercher un coupable ou responsable de la situation. C’est encore une étape qui empêche d’entamer le processus de deuil. Pensées types : « Ça ne se passera pas comme ça ! » ; « C’est totalement stupide ! » ;
- Peur : c’est la phase où l’on prend conscience vraiment de la réalité de la situation. La peur peut prendre plusieurs formes : peur de l’inconnu, de l’inconfort, des difficultés à venir…Il s’agit généralement d’une période de stress et d’anxiété. Pensées types : « Comment va-t-on faire ? »… « J’ai peur de ne pas y arriver »
- Marchandage/négociation : c’est une phase où l’on cherche les options qui pourraient permettre de changer l’issue annoncée. Dans la réalité, c’est rarement possible et cela empêche d’avancer dans le processus. Pensées types : « Si je fais ça, alors les choses vont s’arranger«
- La tristesse : c’est la dernière étape de la phase descendante. La tristesse, voir la dépression entrainent un sentiment de découragement, l’absence de sens et l’incapacité à entrevoir une quelconque issue. Pensées types : « C’est foutu pour moi » ; « Je ne m’en remettrai jamais »
- Acceptation : c’est le début de la phase ascendante. C’est le moment où l’on entrevoit la lumière au bout du tunnel. Cela permet aussi une prise de conscience des ressources disponibles et entraine un regard plus positif sur la situation. Pensées types : « C’est peut-être mieux comme ça » ; « Je vais y arriver »
- Quête de sens : c’est la phase où l’on commence à regarder vers l’avenir. C’est aussi un moment où l’on entrevoit une façon de s’adapter et où l’on commence à percevoir les bénéfices de la nouvelle situation. Pensées types : « Finalement, je peux peut-être y trouver mon compte » ;
- Sérénité : c’est la dernière étape, le moment où le changement est totalement intégré. C’est un moment où l’on retrouve énergie et motivation pour agir. On se projette vers l’avenir, avec souvent des forces insoupçonnées qu’il est important de reconnaître. Pensées types : « Je suis motivé » ; « C’est mieux comme ça »
Les éléments à retenir
- Ce processus de deuil est théorique. Il est aussi propre à chacun. Ces étapes ne se vivent pas nécessairement dans l’ordre décrit, certaines étapes ne sont pas non plus vécues par tous.
- Le temps passé dans chacune des étapes est propre à chaque individu et dépend de chaque situation. On peut ainsi rester bloqué un temps long dans une étape puis enchaîner plus rapidement les autres.
- On peut expérimenter plusieurs phases dans une même période voire faire des allers-retours entre certaines étapes.
A quoi sert la courbe du deuil ?
Elle permet de situer dans quelle.s phase.s on se trouve et ainsi de prendre conscience du chemin qu’il nous reste à traverser :
- Dans la sphère personnelle : cela permet d’accepter ses émotions, savoir qu’on peut les traverser et atteindre la phase ascendante
- Dans la sphère professionnelle : cet outil est particulièrement utile pour les managers, car il permet d’identifier dans quelle.s étape.s se trouvent les collaborateurs et d’accompagner au mieux le changement
Nos tips pour appréhender le changement dans la sphère personnelle
- S’écouter : la situation est suffisamment dure pour se rajouter des « il faut » ou « je dois ». Essayez d’écouter vos envies et pensez plutôt « je veux ».
- Se ressourcer : il s’agit de contrebalancer les moments difficiles et les aspects négatifs avec des moments plaisirs. Posez-vous la question de ce qui vous ressource vraiment.
- Evacuer : il s’agit de faire sortir vos émotions et d’exprimer vos ressentis. Que ce soit auprès de vos proches (amis, famille, conjoint.e…), de professionnels (psy, coach…) ou de votre côté : écriture, musique, danse… Trouvez ce qui vous permet d’exprimer l’état émotionnel que vous traversez.
“Le changement n’est jamais douloureux. Seule la résistance au changement est douloureuse” Buddha