L’HAS (Haute Autorité de Santé) définit le burn out comme « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ».
Danièle Linhart est sociologue et spécialiste de l’évolution du travail et de l’emploi.
Pour elle, le burn-out est bien plus qu’un épuisement. C’est un effondrement personnel.
Les sentiments de peur de mal faire, de vulnérabilité, de dévalorisation de soi, de manque de confiance, de peur de l’avenir sont si profonds que les personnes se sont effondrées.
Les causes
Plusieurs facteurs se conjuguent pour créer un contexte anxiogène, favorisant le burn-out :
- L’organisation de travail : manque d’autonomie, surcharge de travail, imprécision des missions, objectifs irréalistes
- Les mauvaises relations dans le travail : conflits interpersonnels, le manque de reconnaissance ou un management délétère
- Le conflit de valeurs : discordance entre ses propres principes et ceux de l’entreprise
- Un manque de communication : entre collègues, injonctions contradictoires de la part de la direction ou du supérieur hiérarchique
- L’insécurité de l’emploi : contrat précaire, menace du chômage
Les signes d’alerte
Les symptômes peuvent être physiques mais aussi psychologiques. Ceux-ci s’installent progressivement et insidieusement et créent une rupture avec l’état antérieur de la personne.
Les manifestations physiques se caractérisent souvent par : une fatigue persistante, des douleurs (selon les fragilités individuelles : maux de dos, douleurs musculaires, migraines, etc…), insomnies, problèmes cutanés, de poids aussi, troubles de sommeil…
Pour ce qui concerne l’aspect psychologique, on relève une démotivation constante dans le travail, un changement de comportement : irritabilité marquée, colères spontanées, pleurs fréquents, le goût de l’isolement de plus en plus marqué, le sentiment d’être incompétent et celui de l’échec, l’anxiété, l’inquiétude et l’insécurité quant à l’avenir, la difficulté à se concentrer, des pertes de mémoire.
La liste n’est pas exhaustive car s’il y a des constantes dans le burn-out, chacun le vit, aussi, dans son individualité.
Comment en sortir ?
La première étape est la prise de conscience et c’est la plus difficile.
Beaucoup de témoignages mettent en évidence une chute, une maladie, un changement de comportement, en tout cas, une manifestation physique, qui a choqué et déclenché la prise de conscience. De fait, une prise en charge médicale et médicamenteuse est souvent nécessaire, en même temps qu’un arrêt maladie. En effet, il s’agit de rompre avec le contexte du travail, générant cette souffrance. De plus, le repos est indispensable.
Ensuite, commence une reconstruction identitaire, à l’aide d’une thérapie, par exemple. L’entourage familial et amical joue un rôle de soutien important lors de cette phase. En outre, le temps est un facteur non négligeable car la convalescence ne se réalise pas du jour au lendemain : se reconstruire prend du temps.
Enfin, il s’agit de retourner au travail. Si le choix est celui de retourner dans la même entreprise, le médecin du travail est souvent présent pour accompagner la personne.
Toutefois, exercer un autre métier est très souvent choisi car retourner sur le lieu, qui a généré autant de souffrance, s’avère souvent très compliqué d’un point de vue émotionnel.
Alors, un accompagnement est nécessaire pour mettre en place un nouveau projet professionnel. Le bilan de compétences peut être un moyen pour faire émerger un désir professionnel une fois la phase de reconstruction identitaire passée.
Pour aller plus loin : nous mettons à l’honneur notre partenaire L’BURN, une association pour aider les femmes victimes de Burn-out. Toutes les bénévoles sont en reconstruction post-burnout pour reprendre confiance dans des tâches semi-professionnelles adaptées à leurs capacités. Il s’agit d’un dispositif de pair-aidance supervisé par un Comité Scientifique. Plus d’infos sur : https://lesburn-ettes.com