Suivant le Larousse, une croyance est le fait de croire à l’existence de quelqu’un ou de quelque chose, à la vérité d’une doctrine ou d’une thèse. Robert DILTS, auteur et formateur en Programmation Neuro-Linguistique, pense que la personnalité humaine se construit sur un système de croyances, à partir duquel repose nos décisions, nos hésitations ou nos absences de décisions.
De la croyance à la croyance limitante
Définition
La croyance est donc une idée que l’on va considérer comme vraie car l’esprit la décorrèle de son contexte, c’est-à-dire des faits qui pourraient appuyer sa véracité ou l’infirmer. Plusieurs types de croyances existent : celles liées à soi, comme par exemples : « je suis timide » ou « je suis nul en maths ». Ensuite, d’autres croyances relèvent de ce que nous interprétons des autres : par exemple, « ils sont méchants avec moi ». Enfin, il peut aussi s’agir d’une perception générale de la vie, liée à une expérience qui a marqué : « je ne referai pas comme la dernière fois ». Ainsi, cette idée va s’ancrer si profondément qu’il est difficile de l’identifier car elle ne relève plus de la conscience, mais bien plus souvent de l’inconscient.
Caractéristiques
Les croyances se créent à la suite de questions laissées sans réponses. De plus, elles sont souvent construites sur ce que l’entourage nous renvoit sur nous-mêmes : nos qualités, nos défauts, nos goûts, nos expériences. Ces messages, dans leur répétition, contribuent à consolider et à entretenir notre système de croyances et surtout limitantes. Robert DILTS identifie trois catégories de croyances limitantes. Tout d’abord, le désespoir naît de la croyance de l’impossibilité à atteindre un objectif. La personne aura tendance à endosser un rôle de victime. La deuxième catégorie concerne l’impuissance, c’est-à-dire le sentiment de sa propre incapacité à réaliser telle activité ou telle tâche. Enfin, l’absence de valeur limite les actions d’une personne car cette dernière ne pense pas mériter ce qu’elle souhaiterait obtenir.
Impact
Ces croyances, le plus souvent inconscientes, ont des répercussions très nettes sur la manière dont on perçoit le monde qui nous entoure, la manière dont on s’y projette et dont on y évolue, puis surtout ce à quoi on s’autorise. Robert DILTS va jusqu’à qualifier ces pensées nocives de « virus de la pensée » pouvant transformer une croyance limitante en « prophétie auto-réalisatrice ». Ces dernières interfèrent durablement avec les efforts et la volonté à s’en extraire. En effet, elles contiennent postulats et présuppositions qui ne sont pas exprimés et qui, de fait, rendent difficile leur identification et leur questionnement.
De la croyance limitante à la croyance aidante
Se connaître soi-même : ses limites, ses freins
Les croyances limitantes sont en général des mécanismes de défense que l’inconscient créé pour se protéger. Par conséquent, les faire émerger est difficile. Apprendre à se connaitre soi-même est déjà une étape pour les identifier. Commencer par connaître ses goûts, ses couleurs peut être une manière d’en venir petit à petit comprendre son fonctionnement psychique : quelles sont les raisons de nos réactions trop vives, de nos émotions fortes ? Une solution peut être de faire attention à ce qu’on en dit, comment les verbalise-t-on ? Les formules employées comme « j’aimerais tant…mais » ou « je suis trop ceci ou pas assez cela» nous aiguillent sur nos croyances limitantes.
Déconstruire ses croyances limitantes : questionner les obstacles
Une croyance est indépendante de la réalité et comporte, par bien des aspects, une part d’irrationnalité. Un premier questionnement possible est de vérifier la véracité de sa pensée, en analysant la crédibilité de sa source : un fait scientifique ou une mauvaise expérience, par exemple. De plus, il est nécessaire d’interroger l’environnement et l’entourage : peut-on trouver une exception au tableau que je décris ? ou ma pensée, est-elle partagée par le plus grand nombre ? Mettre en perspective ses pensées avec celles d’autres personnes permet de prendre du recul et de les dédramatiser. Ensuite, une autre solution consiste à interroger à la méthode à suivre pour atteindre un objectif en prenant en compte la croyance. Par exemple, si je considère comme dangereux d’aller me balader en montagne, je peux m’interroger sur la manière de me promener, tout en restant en sécurité.
Poser des affirmations positives
Une autre étape consiste à se confronter à sa peur. Cela paraît être très difficile car ici commence la transformation effective d’une croyance limitante à une croyance aidante ou portante. L’objectif, d’ailleurs, consiste à sortir de sa zone de confort, pas après pas, pour amadouer l’inconfort, et ainsi apprivoiser sa croyance. Il s’agit ici de questionner son désir en déterminant tous les avantages si le frein était levé. De plus, dans ce contexte incommode, il peut s’avérer intéressant d’imaginer une personne aimée avec les mêmes croyances limitantes et devoir y réagir : quelles seraient les arguments utilisés ? Qu’est-ce qui pourrait lui permettre de prendre confiance ? Enfin, les rencontres, d’autres personnes que son cercle familial ou amical, élargissent et enrichissent notre modèle du monde. Nos croyances se trouvent confrontées avec d’autres expériences, d’autres idées différentes, et viennent les bousculer. De fait, notre perception mentale du monde s’actualise en transformant nos croyances limitantes.
Les croyances qui nous portent
Re -prendre confiance en soi
Il s’agit ici de transformer les croyances liées à l’impossibilité ou à l’échec, par exemple, en d’autres issues possibles : l’impossibilité d’un objectif à atteindre peut devenir la possibilité d’atteindre un but similaire. De la même manière, l’échec peut être pensé comme une expérience sur laquelle on peut s’appuyer et non comme une incapacité ou une fin en soi. C’est en fait tout un système de croyances qui s’en trouve modifié pour y trouver plus de fluidité et d’épanouissement personnel. Ces nouvelles croyances influent sur la confiance en soi et l’estime de soi, pour les développer. Ainsi, fort d’une conscience de soi positivée, il devient plus aisé d’agir en étant convaincu qu’il est possible de réussir ou d’avoir des ressources pour parvenir à atteindre l’objectif visé.
Mobiliser ses ressources
Les croyances aidantes se construisent surtout à partir de ses expériences. En effet, il s’agit de prendre du recul par rapport à ce qui a été vécu, en analysant les limites qui ont émergé : les situations d’inconfort, les réactions vives… De cette manière, tirer parti de ses expériences permet de développer la motivation nécessaire au changement, c’est-à-dire modifier ses configurations mentales et ajuster en fonction ses stratégies d’adaptation à son environnement. De fait, de fil en aiguille, c’est re-devenir acteur de sa vie, en effectuant des choix en conscience et connaissance de cause. De plus, transformer une croyance limitante en une pensée portantes signifie s’autoriser à saisir l’occasion qui se présente, oser agir différemment.
Se faire accompagner
Les croyances sont très souvent inconscientes. De fait, elles sont tellement ancrées un système psychique qu’on peut ne pas forcément s’en rendre compte. L’accompagnement d’une personne tierce, par exemple un coach, peut créer un miroir dans lequel les croyances limitantes en particulier, peuvent s’y refléter. Il est plus aisé de les identifier ainsi. De plus, être aidé permet aussi de les transformer plus solidement en pensées aidantes, par l’intermédiaire d’outils et de méthodes. Le bilan de compétences, par exemple, peut être l’occasion de réfléchir sur ses croyances, dans le domaine professionnel, et de modifier celles qui créent des freins à une éventuelle évolution.
Robert DILTS, Changer les systèmes de croyance avec la pnl, Ed. Interéditions, 2019