La rupture professionnelle ressemble en bien des points à la rupture amoureuse. L’aborder et l’accueillir comme tel permet de la transformer en une expérience constructive pour la suite de sa carrière.
L’impact émotionnel d’une rupture professionnelle
Le traumatisme d’une rupture professionnelle
Nous nous définissons en grande partie par notre travail. Il est une composante essentielle de notre identité. En effet, c’est la raison pour laquelle nous nous levons le matin et il détermine certaines de nos valeurs aussi. De fait, sur lui repose, en grande partie, notre estime de soi. Quand la rupture s’annonce, elle peut avoir des répercussions parfois désastreuses, en particulier lors d’un licenciement. Toutefois, une rupture conventionnelle peut aussi révéler l’échec de s’intégrer dans une équipe ou de mettre en œuvre des process qui ne font pas sens et provoquer une crise de confiance en soi. C’est tout un monde, qu’on avait construit, dans lequel on s’était investi, qui s’écroule et cela peut constituer un traumatisme. Il est important de l’admettre et de le surmonter avant de retourner sur le marché de l’emploi.
Mettre des mots sur les émotions ressenties
Une rupture professionnelle implique aussi une perte de ses repères identitaires. Il ne s’agit pas forcément du travail en lui-même qui constitue le manque, mais les relations avec les collègues. Ces derniers faisaient le quotidien. De plus, être perçu comme un chômeur reste encore très difficile, dans notre société, car prévaut l’idée de dépendance à l’égard de la société. De fait, le sentiment de culpabilité peut émerger. Dans cette situation, le plus important est avant tout d’évaluer son état de santé physique mais aussi psychique. Pour cela, il faut apprendre à écouter son corps et son psychisme. Si un besoin de parler se fait sentir, il faut le prendre en compte le plus tôt possible. En effet, si les maux sont identifiés tôt, ils peuvent être ainsi traités rapidement et reprendre le chemin vers le marché de l’emploi en sera facilité.
Faire son deuil
Une fin de contrat, même choisie, a, par bien des aspects, des similitudes avec une rupture amoureuse. Cette situation est déstabilisante parce qu’elle signifie la perte de ses habitudes, la sortie de sa zone de confort. De fait, faire son deuil devient une étape nécessaire, d’autant plus si la rupture s’est effectuée dans un contexte conflictuel. Le choc, le déni, la colère, la tristesse, la résignation, l’acceptation, la reconstruction sont autant de phases que l’on traverse lors d’un deuil. Elles sont importantes, car à travers elles, à la fois on reconnait l’importance d’avoir exercé ce travail, mais aussi la douleur de sa perte. Ainsi, accepter de traverser ces différentes étapes, permet de s’autoriser à vivre d’autres opportunités professionnelles pleinement et sans regret.
Faire une pause : consommer la rupture
Ne pas rester seul
Une rupture professionnelle signifie avoir du temps. C’est donc le moment de voir ou revoir des amis, des relations qu’on avait pas vu depuis longtemps. S’entourer d’amitiés bienveillantes permet de pouvoir échanger sur son expérience professionnelle, qui vient de se terminer. Se confier sur son ressenti, dans cette situation, c’est déjà commencer à surmonter le traumatisme de la rupture. Cela permet de le mettre à distance et de prendre du recul avec ce que l’on vient de vivre. De plus, discuter, c’est aussi commencer à laisser émerger des envies professionnelles et recueillir l’avis de son entourage. Ainsi, il s’agit avant tout de dédramatiser et de reprendre la maitrise de sa vie professionnelle, surtout après un licenciement.
Prendre du temps pour soi
Le temps est un facteur important avant de rechercher un nouvel emploi. Prendre du temps pour soi permet de recentrer sur soi-même, pour d’abord se reposer. Le rythme du quotidien est ardu alors pouvoir s’accorder une pause est bien mérité. De plus, si la rupture a été conflictuelle et douloureuse, prendre le temps contribue à se reconstruire personnellement et professionnellement. Ainsi, le repos est nécessaire dans la mesure où il permet de lâcher prise sur le travail qu’on vient de quitter, les collègues que l’on ne verra plus… C’est aussi le temps de recentrer autour des personnes et des éléments qui, dans la vie, nous enrichissent : la famille, les enfants, les amis, le livre qu’on n’a pas eu le temps de terminer…pour reprendre confiance en soi.
Exercer une activité
Avoir du temps permet de se consacrer à une activité bénévole, sportive ou culturelle. S’investir dans une association, c’est mettre à disposition ses compétences au service de la société. Se sentir utile est important car cela permet de trouver un statut aux yeux de la société, cela concourt donc à recouvrer l’estime de soi. De plus, la reconnaissance pour cet investissement contribue à se sentir respecté, apprécié et valorisé sur le marché de l’emploi. De la même manière, pratiquer un sport contribue à garder un rythme quotidien, tout en diminuant les risques de dépression. Là encore, s’inscrire dans un club ou une association peut s’avérer utile pour ne pas rester seul et même commencer à se créer un réseau. France Travail peut aussi être une ressource supplémentaire à consulter si on envisage une formation.
Retourner au travail : définir son projet professionnel et mettre en œuvre un plan d’action
Faire le bilan : comprendre et analyser l’expérience passée
En prenant du recul, revenir sur l’expérience professionnelle devient plus aisé. Il s’agit d’analyser pour comprendre ce que l’on a vécu et aussi d’amorcer une réflexion pour se construire un futur professionnel. En s’appuyant sur les comptes-rendus de ses entretiens annuels, on peut tout d’abord, y repérer les missions confiées, tout au long de son contrat, et les compétences qui y sont associées. C’est l’occasion de prendre conscience de toutes les compétences que l’on a pu développer. De plus, on peut réfléchir à ce qui ne nous convenait pas dans l’entreprise, en ce qui concerne les conditions de travail, pour identifier le contexte professionnel souhaité, les valeurs sur lesquelles on ne peut transiger. De cette réflexion, se dessinent les contours du métier vers lequel on tend et les conditions de travail que l’on voudrait avoir.
Définir un nouveau projet professionnel
Il est parfois très difficile de se projeter dans un avenir professionnel, il est alors intéressant d’être accompagné. Si la rupture a été douloureuse, un psychologue peut aider à comprendre et à apaiser, pour pouvoir accueillir une autre étape dans sa vie. Le bilan de compétences est un accompagnement qui permet de mieux se connaître, d’identifier ce qui nous anime professionnellement pour faire émerger un projet professionnel. L’accompagnement se déroule sur 24h et allie phase d’entretien et phase de travail personnel. Il peut être financé par mon Compte Formation ou par France Travail. De plus, définir un plan d’action permet de se fixer une feuille de route, à la fin du bilan de compétences et maximiser les chances d’atteindre son objectif professionnel.
Mettre en œuvre un plan d’action
Une fois, le projet professionnel identifié, il faut le confronter à la réalité du marché de l’emploi. Réaliser des enquêtes métiers auprès des professionnels du secteur choisi permet de vérifier sa faisabilité. Ensuite, il est important de consulter les offres d’emploi pour valider que le métier identifié correspond aux missions que l’on souhaite réaliser et que les conditions de travail nous conviennent. Cela permet d’avoir une vision globale dans le secteur économique visé, mais aussi d’ajuster son CV en fonction des postes proposés. Pour cela, il convient d’identifier toutes ses compétences transversales que l’on peut mobiliser. Chercher un travail n’est pas chose facile. C’est une charge mentale qui est lourde alors il est important de s’imposer un rythme où des pauses sont présentes et de ne pas hésiter à se faire accompagner.